Sans doute lorsqu'il décida la construction d'une grande bibliothèque à Alexandrie, Ptolémée Ier, voulait-il marcher dans les traces du Grand Alexandre dont il avait été le compagnon et le général. S'il ne pouvait pas effacer le nom de la nouvelle capitale des pharaons, il donna son nom à une nouvelle dynastie et fit ériger la plus grande bibliothèque du monde méditerranéen. Jamais avant elle, un édifice n'avait eu pour finalité de rassembler tous les écrits existants. Tel Alexandre, Ptolémée se lançait à la conquête de nouveaux territoires : enfermer l'esprit du monde dans un palais inspiré (le véritable nom était Muséum, Palais des Muses, le terme de bibliothèque désignait alors les meubles de rangements).
Ptolémée VI ne lésina pas sur les moyens pour mener à terme le projet, décrétant même, pour décourager la concurrence, l’interdiction d’exporter du papyrus hors d’Egypte. Cette décision visait notamment le roi de Pergame, Attale II, qui par provocation avait décidé de s’atteler aussi à l’érection d’un semblable Muséum. L’œuvre des rois attalides n’atteignit jamais l’ampleur de l’arche ptolémaïque, mais leur opiniâtreté fut récompensée : pour pallier le manque de matière première, les scribes du palais de Pergame écrivirent sur de la peau animale. La ville donna son nom à ce procédé pergamenon – parchemin – qu’elle légua ensuite à l’histoire.
Ce qui va : un peu d’histoire des supports de l’écrit dans ce monde d’hyper technologie, cela ne peut pas faire de mal…
Ce qui va pas : il ne faut jamais oublier de mentionner ses sources : Alberto MANGUEL,
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